L'INTERVIEW |
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Saison 2009/2010 |
- « On s’est battu corps et âme » -
En se maintenant en D1 et en se hissant même en dixième position, les Dijonnais ont largement rempli leur contrat pour
le retour du club parmi l’élite.
Notre condition métaphysique et technique actuelle nous interdit les voyages dans le temps. C’est bien dommage. Il aurait été
intéressant de revenir au début du présent exercice, de soumettre les multiples aléas qu’allaient connaître les Dijonnais tout
au long de la saison à un pool d’observateurs, puis de recueillir leur sentiment quant à l’avenir de la formation côte-d’orienne...
Mais qui aurait osé mettre une pièce sur les Bourguignons, mis à part un supporter fanatique ?
Et pourtant... Quelques mois plus tard, les Dijonnais ont fait mentir tous les pronostics. À l’heure des bilans, après avoir été
témoin de la prestation des hommes de Denis Lathoud, on se demande encore quel a été le moteur de la réussite dijonnaise. Le
message du coach ? Un état d’esprit inculqué par ce dernier ou habitant chaque joueur ? La réunion d’un groupe de mecs avec
les crocs ?
- « C’est un peu tout ça », sourit Lathoud.
- « Il y a des joueurs qui avaient goûté à la D1 et qui avaient envie d’y retourner, et il y a des joueurs avec qui on a travaillé
pour arriver là et qui n’ont rien voulu lâcher. »
Des gars qui ne voulaient surtout rien avoir à regretter au final.
- « Parce que la D1, ça n’a rien à voir avec la D2. Parce que c’est trop bon. Parce qu’il y a plus de monde dans les salles, parce
qu’il y a la télé… Parce qu’il n’y a pas un match qu’on n’a pas envie de jouer, quel que soit l’adversaire. »
Certes, le jeu en vaut la chandelle. Mais la motivation ne suffit pas toujours, lorsqu’il s’agit de renverser des montagnes, surtout
que les cols ont été nombreux, depuis les non-qualifications de Versol et Mikovic, en passant par l’opération de l’épaule de Carle,
l’accident de Suty, les blessures de Ley, d’El Hadj Ahmed, de Kreiss, de Marmier...
Non seulement les Dijonnais ont fait avec les moyens du bord et se sont battus en match, mais ils n’ont pas oublié que c’est dans
la semaine que se forgeaient les destinées du week-end.
- « Il faut tirer un grand coup de chapeau aux joueurs, qui n’ont jamais abandonné. Lorsque le lundi ou le mardi, à l’entraînement,
on est obligé de faires des 4 contre 5, on se demande où on va. Mais ils ont fait abstraction de tout ça et se sont toujours investis
à fond », reconnaît le technicien dijonnais.
Du mental de l’amour-propre...
- « Il a fallu du mental. La première partie du championnat a été compliquée, mais nous n’avons rien lâché, jusqu’au déclic du match
à Istres. »
Relégable tout au long du mois de novembre, le DBHB, défait à la dernière seconde à Créteil et doublé par Cesson devant son public
dans les dernières minutes, a su rebondir.
- « Les joueurs - et l’entraîneur - ont eu de l’amour-propre. Soit nous nous disions que nous n’étions pas faits pour la D1, mais
ce n’est pas vraiment la marque de fabrique de la maison, soit nous admettions que nous n’étions pas très loin et que nous devions
nous appliquer encore plus. »
La seconde option s’est avérée la bonne et le DBHB a même eu l’honneur d’être élu meilleure équipe du mois de décembre. Dès lors,
les coéquipiers de Mohamed Kiour, qui s’étaient hissés en 9 e position à la trêve, allaient toujours naviguer dans les mêmes eaux,
jamais plus bas que la 11 e place, ratant même des occasions qui leur auraient permis de se mettre à l’abri plus tôt.
- « Aujourd’hui, la 10 e place suffit à notre bonheur. »
Au bonheur des amateurs de handball et de ceux qui ont découvert cette équipe, qui n’avait certes pas les meilleures qualités
physiques, techniques... mais qui a démontré une volonté qui a forcé le respect de tous ses adversaires.
_______________________________Stéphan Letourneau:Le Bien Public______
- « Rien n'a été simple » -
Auteur du match nul face Nîmes (22-22), le Dijon BHB a obtenu son maintien en D1 deux journées avant la fin du championnat.
Un maintien qui s'est construit en plusieurs étapes.
Pour sa première saison de son histoire en D1, le DBHB a obtenu brillamment son maintien en élite. Entre déboires et beau jeu,
les Dijonnais et leur entraîneur Denis Lathoud se sont accrochés pour décrocher le sésame, mercredi face à Nîmes.
Une avant-saison dantesque
Rarement un club de D1 aura connu autant de péripéties avant de débuter une saison.
- « Le début de saison a été très difficile parce qu'on ne s'attendait pas du tout à avoir deux joueurs non qualifiés
( Versol, Mikovic) alors qu'on avait déjà un petit effectif. En plus s'est rajouté l'encadrement par la Ligue nationale. Et
je n'oublie pas les deux blessés de longue date ( Carle, Ley). On a commencé le championnat à dix. Mais il n'était pas question
de baisser les bras. Mon discours aux joueurs a été dès le départ le même : '' Ne nous plaignons pas, travaillons et ne
regrettons rien.'' Il s'agissait d'abord d'être irréprochable avec nous-mêmes. Et de ne pas sombrer dans un pessimisme avancé. »
Un début de saison pas ridicule
Les Dijonnais ont adhéré au discours et fait finalement jeu égal avec les meilleures formations françaises.
- « On était dans la vérité du terrain. Mis à part Aurillac qu'on bat parce qu'on savait qu'il fallait le gagner. On n'a pas fait
de complexe face aux grosses cylindrées. On est un peu timoré face à Ivry pour le premier match mais on ne perd que de 5 buts,
on tient le choc face à Chambéry, on accroche St-Raphaël. Le début de saison, même si on ne glane pas beaucoup de points n'est
pas vraiment ridicule. On a toujours l'espoir de prendre des points contre les équipes soi-disantes un peu plus faibles, ce que
l'on a d'ailleurs fait. »
Un décembre mirifique
Le succès à Istres (26-27) est le déclic d'un mois de décembre où les Dijonnais vont enchaîner trois victoires et un nul. Le DBHB
sera même élu meilleure équipe du mois.
- « Je savais qu'en ayant un déclic, on allait prendre de la confiance. Tout le monde nous félicitait la façon dont on jouait, mais
que c'était dommage qu'on ne soit que 8 ou 9 pour le faire. A ce moment-là on a pu récupérer Versol et plus de rotations. Tout
s'est enchaîné. La trêve est venue casser la dynamique, sans cela on aurait pu remporter deux autres matches. »
Un retour en championnat difficile
La trêve de deux mois a laissé des traces au sein de l'équipe du DBHB, d'autant que malgré le retour de Carle et Ley, elle a perdu
Suty sur blessure. Le retour est douloureux avec quatre défaites d'affilée.
- « On se plante brillamment à Aurillac. Face à Chambéry, on baisse les bras trop vite. Mais avec un effectif restreint, le groupe
avait besoin de se reposer. On savait, comme à l'aller, que le début de la phase retour allait être dur. »
La construction du maintien
En s'imposant à domicile face à Nantes, Créteil et Istres, le DBHB a obtenu les points suffisants pour assurer sans trop de pression
son futur maintien en D1.
- « Le maintien passait par nos résultats à domicile. On a peut-être moins bien joué pendant cette deuxième partie de saison, mais
on a eu plus de résultats. Ce qu'on a fait la semaine dernière à Dunkerque et contre Nîmes, malgré la pression. On est bien
content d'être maintenu avant la fin de championnat car rien n'a été simple. Et ce ne sera pas une partie de plaisir d'affronter
Toulouse et Ivry qui ont encore des choses à jouer. »