L'INTERVIEW
Saison 2013/2014
    Le Bien Public du 10-09-2013

    - Denis Lathoud: « Je crois en notre bonne étoile » -

    Le technicien du DBHB fait le point sur l’intersaison, les matches amicaux et les défis qui se dressent devant son équipe, à quatre jours de l’ouverture à Sélestat.

    Denis Lathoud, vous avez été le dernier club à glaner son ticket pour la D1. On imagine que cela a été compliqué pour constituer l’équipe.
    - « La problématique quand on finit début juin, c’est d’aller chercher des joueurs, de trouver des matches pour la préparation. Heureusement que le marché est en train de baisser et qu’il restait des étrangers, car les Français renégocient en général leurs contrats en mars- avril. À partir de ce moment-là, il ne restait pas forcément beaucoup de monde, mais on a réussi à constituer un effectif qui peut regarder les yeux dans les yeux au moins les équipes du bas de tableau. »

    Lors des amicaux, vous avez alterné le bon et le moins bon. Le match contre Sélestat vous a-t-il rassuré ?
    - « On n’a pas été très performant sur les amicaux, mais il fallait donner du temps de jeu aux nouveaux, faire jouer tout ce petit monde ensemble. Et même si on aime bien gagner, les résultats restaient anecdotiques. On était un peu dans le flou après le match de Mulhouse, mais le bon match contre Sélestat offensivement – hormis le premier quart d’heure – m’a rassuré. On est en train de trouver nos marques, on n’est pas prêt encore, mais on s’en rapproche. »

    Il y a eu beaucoup de nouveaux joueurs, ne craignez-vous pas un temps d’adaptation trop long ?
    - « On s’est appliqué à avoir un effectif conséquent pour s’adapter aux exigences de la D1, où tout va plus vite, plus fort. On sait qu’on aura de la casse, car aujourd’hui dans le haut niveau, plus ça va et plus il y a de blessés. La première réussite, c’est d’avoir constitué cet effectif de 18 joueurs qu’on a demandé au président. Mais ce ne sera pas de trop, on l’a vu la semaine dernière avec Rac et Petiot sur le flanc, Naudin bloqué du dos et Redei malade, en plus de Rondel qui n’a pas encore joué. On s’est retrouvé à douze à l’entraînement (dont trois gardiens) , et c’est Ulrich ( Chaduteaud, l’entraîneur adjoint ) qui a fait l’ailier […] »
    - « Avoir un effectif plus fourni permet aussi de changer des joueurs quand leurs performances ne te plaisent pas. S’il n’y a pas de concurrence, le joueur ne fait pas forcément l’effort supplémentaire. Avec les postes doublés, il y a de l’émulation et les joueurs savent que s’ils ne jouent pas le jeu à l’entraînement, ils ne joueront pas. Ça tire tout le groupe vers le haut. »

    Le deuxième sept est donc très important ?
    - « Dans le haut niveau souvent, face aux grosses équipes, les matches tu les perds à la 55e. C’est ce qui nous était arrivé contre Chambéry où on menait pourtant 17-14. Comme par hasard – ou pas – on fait un poteau, on perd un ballon à la 57e , on manque une contre attaque à la 58e , et on perd d’un but à l’arrivée. Si l’équipe de France de handball a dominé pendant toutes ces années, c’est grâce à la profondeur de son banc. Quand vous avez Karabatic, Narcisse et Fernandez sur le poste d’arrière gauche, trois des meilleurs du monde à leur poste, vous pouvez jouer tous les matches à fond, et notamment le 8e ou le 9e , ceux qui comptent pour les médailles. Aujourd’hui c’est l’Espagne qui a cette profondeur, avant c’est la Suède, avant la Russie. »

    Avec le plus petit budget de D1, vous êtes désigné comme premier candidat à la descente. Ce ‘‘statut’’ peut-il vous galvaniser ?
    - « J’espère qu’on sera galvanisé par cette étiquette de ‘‘petit’’ car tout le monde nous donne mort-né. Nîmes qui a le 12e budget de LNH, a déjà un budget de 25 % supérieur au nôtre, c’est énorme. Mais j’ai envie de déjouer les pronostics, et j’espère que les joueurs ont la même motivation que moi. On sait comme c’est dur de monter en D1, et on n’a pas envie du tout de la quitter. On va se battre corps et âme. »
    - « Je crois en notre bonne étoile, même si j’étais inquiet juste après notre montée en me demandant ‘‘est-ce qu’on va avoir cette équipe pour au moins essayer de lutter ?’’. Aujourd’hui c’est le cas, et on va essayer. On l’a vu avec Montpellier en foot qui a été champion avec un petit budget, alors ça reste le foot, mais moi j’y crois, les joueurs ont envie, on va tenter notre chance et verra ce qui se passera. »

    - D1 : un championnat à deux vitesses ? -

    Concernant le fossé entre la D2 et l’élite, Denis Lathoud propose un constat simple :
    - « En D2, il y a peu d’internationaux, alors qu’en première division, il n’y a presque que des internationaux. Pour moi, six équipes semblent intouchables (Paris, Dunkerque, Chambéry, Montpellier, Nantes et Saint-Raphaël). Déjà comme Paris et Monaco et L1, le Paris handball est pour moi ‘‘hors Qatargorie’’. Dunkerque est très solide, Chambéry, on ne sait pas trop, mais ils viennent de gagner le Trophée des Champions, Montpellier reste Montpellier, Nantes est passé en 3 ans de 850 000 € de budget et 1500 spectateurs à plus de 3 M€ et 5 000 spectateurs, Saint-Raphaël a recruté très fort ( avec notamment l’arrivée de Barachet ). Derrière Toulouse et Tremblay ont fait rentrer trois ou quatre internationaux, et si la mayonnaise prend, ils seront costauds […] La banqueroute espagnole a fait que les Espagnols et des internationaux qui évoluaient là-bas se sont ‘‘bradés’’ en France, de préférence à l’Allemagne (raisons linguistiques). Cette année, il y a 20 internationaux supplémentaires, et depuis quatre ans, le niveau du championnat s’est envolé. »

    _______________________________Anthony Prost:Le Bien Public______

    Le Bien Public du 03-07-2013

    - Denis Lathoud : « On veut s’installer durablement en D1 » -

    Après avoir fait monter le DBHB en D1 pour la deuxième fois de son histoire, Denis Lathoud revient fait le point sur son équipe durant l’intersaison.

    Après deux ans de ProD2, le Dijon BHB retrouvera la saison prochaine la D1, la montée était-elle envisagée en tout début de saison ?
    - « La montée était un objectif du club. En sachant que Nîmes gardait tous ses joueurs, on savait que cela allait être difficile de terminer premier. On a cherché à faire un recrutement avec nos moyens qui a permis d’avoir une ossature qui était viable en D2 et qui correspondait avec notre objectif. On finit deuxième (3e ) pour les play-offs. Grâce au travail de Manuel Lacroix, on a très bien géré les play-offs, surtout avec le peu de rotation que l’on avait. C’était le seul gros problème de la saison. En gagnant en finale aller avec 13 buts face à Mulhouse, on avait un pied et quatre orteils en D1. »

    La saison a mis un peu de temps à démarrer…
    - « C’est vrai. On avait quand même neuf nouveaux joueurs à intégrer et il fallait que le jeu qu’on avait mis en place arrive. C’est une saison réussie sur pas mal de points, maintenant le plus dur commence ».

    « On a un groupe intéressant »
    La finale aller des play-offs contre Mulhouse a été le match le plus abouti de la saison ?
    - « Je ne pense pas. C’est celui contre Nîmes à domicile parce que Stojinovic a pris un carton rouge à la 20e minute que Mai a assuré sa place derrière que les joueurs se sont battus comme des chiens pour gagner. Ce match a été le vrai début de la saison. On est arrivé à maturité en décembre. »

    Vous retrouvez une D1 que vous avez quitté il y a deux ans….
    - « Il y a eu un grand concours de circonstances qui a fait qu’on est descendu pour un point. On était un peu véreux mais on a appris. Mais on veut s’installer durablement en D1 et je pense qu’on a le potentiel pour le faire, même si on a le plus petit budget de LNH, j’ai un groupe à l’écoute, investi à 200 % ».

    Pour cette troisième saison du club, vous conservez une grande partie de l’effectif qui s’est déjà étoffé de trois nouveaux joueurs…
    - « Mohamed Kiour n’a pas été conservé tout comme Bogunovic qui n’a pas joué. Gaillard et Beccu qui étaient de jeunes joueurs n’étaient pas primordiaux sur l’affaire. À partir de ce moment-là, on a gardé la base de la saison dernière, c’est bien pour la continuité du travail surbout vu la qualité de la LNH. On va donc s’attacher à se renforcer. On a un groupe intéressant avec les signatures de Revin, Rondel et Loupadière, en attendant les prochains renforts pour doubler tous les postes. Je pense qu’on peut rivaliser avec la deuxième partie de tableau de la Division 1. »



    _______________________________Georges Santos:Le Bien Public______