
Formé au CSLD, Christian Gaudin, champion du monde 1995 et 2001 de hand, fait son retour à Dijon, samedi. Il portera
cette fois l'habit de l'entraîneur de St-Raphaël qui affronte, en D2M, le Dijon BHB d'un autre ''Barjot'', Denis Lathoud.
Rencontre.
- Je présume que ce Dijon-St-Raphaël au palais des Sports Jean-Michel-Geoffroy aura une saveur toute particulière ?
« Tout à fait. Je suis de Dijon, j'ai commencé ma carrière là-bas. Cela fait toujours plaisir de retrouver ses pairs.
Depuis mon départ en 1986, je n'ai plus joué en compétition officielle contre Dijon. J'étais tout de même venu jouer
à Dijon avec l'équipe de France à deux reprises, contre la République tchèque et la Roumanie. »
- Pouvez-vous nous parler de vos premières années à Dijon ?
« Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'ai débuté par le football à Chenôve. Je suis venu relativement tard au
handball puisque je n'ai pris ma première licence de hand au CSL Dijon qu'à 14 ans. C'est un pote de l'époque,
Christophe Poinsot, joueur au CSLD, qui m'a fait venir ; son équipe cherchait cette année-là un gardien. J'ai débuté
d'abord sous les ordres de Jean-Pierre Collinet, puis Jean-Claude Drouhard et Pierre Alba avant de partir à Nîmes. »
- Dans quelles conditions êtes-vous partis du CSLD ?
« Je n'étais pas, à l'époque, la priorité du club. Pierre Terzi, qui était joueur à l'ASPTT Dijon, m'a recommandé à Nîmes.
J'ai rencontré les dirigeants de ce club et j'ai signé. A Nîmes, les choses se sont ensuite passées très vite. Je suis
arrivé en tant que troisième gardien. J'ai gagné ma place en 1987 sur un match de coupe d'Europe face aux Autrichiens
de Koflach. Les deux gardiens titulaires étaient passés au travers et Nîmes avait perdu de huit buts. Le match retour,
j'étais titularisé et nous avons gagné de dix buts. Après, tout s'est enchaîné. »
« Il y a une vraie culture handball à Dijon »
- Avez-vous gardé des liens avec Dijon ?
« Je revois encore mes anciens potes de cette époque plutôt sympa. C'est le cas de Norbert Trussardi que je vois au moins
une fois par an. Il y a aussi Alain Graillot, avec qui j'ai joué à Créteil. »
- L'accession du DBHB en D2 a dû certainement vous réjouir...
« Il y a une vraie culture handball à Dijon. On a pu conserver cela grâce au hand féminin. C'est bien que le hand masculin
revienne au haut niveau dans ''son'' palais des Sports. Maintenant, comme je l'ai dit dernièrement à Christian Roy
(co-président du DBHB), j'aurai toujours un regret de ne pas avoir joué à Dijon. J'ai toujours eu dans un coin de ma
tête l'idée d'y finir ma carrière. C'est dommage. »
- Y a-t-il d'autres regrets dans cette carrière très riche ?
« Aucun. J'ai vraiment eu, pour plagier, l'itinéraire d'un gardien gâté. J'ai eu de la chance. J'ai rencontré des gens,
durant ces années, qui m'ont fait confiance. J'ai aussi beaucoup travaillé pour en arriver là. Le talent et les qualités
de handballeurs ne suffisent pas. »
- Devenir entraîneur était-il vraiment un choix de carrière ?
« J'ai toujours eu envie d'entraîner, mais cela s'est fait un peu plus tôt que prévu. Finalement, c'est mieux comme ça :
je n'ai pas eu le temps de me poser des questions sur mon après-carrière de handballeur. Ce fut une bonne transition car
cela me permet de continuer dans ma passion. »
- Dijon-St-Raphaël sera également l'opposition entre deux anciens champions du monde ?
« Denis (Lathoud) est un ami. Du temps de l'équipe de France, nous partagions la même chambre. Nous avons été complices.
Maintenant, pendant une heure, nous aurons à cœur chacun de notre côté de contrecarrer les plans de l'autre. »
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