L'INTERVIEW
Saison 2011/2012
    Le Bien Public du 30-05-2012

    - Le capitaine dijonnais Jérémy Suty rejoint Cesson-Rennes : le choix de la raison -

    Après huit ans de bons et loyaux services, Jérémy Suty, qui portait même le brassard de capitaine cette saison, quitte le DBHB pour Cesson et la D1.

    Si le Dijon Bourgogne Handball n’évoluera pas en D1 l’an prochain, Jérémy Suty, lui, y sera bien. Et ce n’est pas illogique.
    Les observateurs sont nombreux à penser qu’il aurait même pu, ou dû, tenter sa chance dans un club d’un autre calibre et d’un autre niveau depuis déjà longtemps. Lui ne l’avait jamais senti comme ça.
    - « Et quand j’aurais pu partir, nous sommes montés. Le club a évolué en même temps que moi », précise l’arrière dijonnais, dorénavant cessonnais.
    Pour autant, il ne lui aurait pas déplu de finir sur une accession sous les couleurs du DBHB, avec lequel il a véritablement explosé ces dernières saisons, la dernière étant sans doute la plus belle.
    - « Nous sommes déçus. Nous attendions ce moment depuis deux-trois mois. Il y avait une certaine impatience et nous n’avons pas défendu notre chance. Nous ne sommes pas parvenus à jouer à notre niveau. Même lors de la première mi-temps à Dijon, alors que nous étions à +3, nous ne jouions pas bien. Il y avait trop de pertes de balle », commente-t-il, ne souhaitant se retrancher derrière aucune excuse.
    - « Bien sûr que notre effectif n’était pas très pourvu et que nous manquions de rotations, mais nous n’avons pas fait le boulot comme il fallait. Nous n’avons pas été assez bons dans les moments importants », reconnaît-il.
    En revanche, pour lui, le contexte de fin de cycle a pesé dans la balance.
    - « Nous étions motivés, mais il ne faut pas se voiler la face, il nous a sans doute manqué cette petite flamme qui aurait été là si nous avions tous continué ensemble. »
    Une petite flamme capable de faire la différence dans les moments-clés d’une saison.
    Une nouvelle ère Quoi qu’il en soit, ça n’aurait rien changé quant à l’avenir du Dijonnais.
    - « Ça fait deux ans que nous faisons des saisons moyennes, en n’atteignant pas les objectifs. A 26 ans, je voulais voir autre chose et ne pas m’enliser ici. »
    Par ailleurs, l’appel de Cesson lui convenait parfaitement. Club tout jeune en D1, mais assuré d’y figurer la saison prochaine. De l’ambition, un recrutement très intéressant.
    - « C’est aussi un club au sein duquel j’aurai la chance de pouvoir prouver quelque chose, ce qui n’est pas forcément le cas partout. »
    Sans compter que Jérémy part aussi un peu en pays de connaissances, puisqu’il retrouvera les anciens Dijonnais Mathieu Lanfranchi et Yann Polydore, mais également Romain Ternel et Igor Anic, des joueurs avec qui il a déjà évolué en sélections. La rampe de lancement semble parfaite.
    Quant à Dijon, le départ de Suty, conjugué à celui de Carle, tourne sans aucun doute une page de l’histoire du DBHB. On a l’habitude de dire que personne n’est irremplaçable. Bon courage tout de même à ceux qui vont devoir faire oublier son départ.

    _______________________________Stephan Letourneau:Le Bien Public______

    Le Bien Public du 16-02-2012

    - Suty a pris son envol -

    S’il a crevé l’écran, samedi, contre Mulhouse, c’est depuis le début de la saison que Jérémy Suty a pris une tout autre dimension.

    Que tous les spectateurs présents au palais des Sports samedi dernier, partenaires du club, coéquipiers, membres du staff, observateurs aux yeux de Chimène pour la petite balle pégueuse, veuillent bien excuser Jérémy Suty quant à sa dernière prestation… Le demi-centre dijonnais est blessé et ne parvient pas à soigner une déchirure abdominale qu’il traîne depuis la fin de la phase aller.
    - « Il y a certains gestes qui me font mal et que j’évite de faire », précise-t-il.
    En fait ce sont les Mulhousiens qui sont ravis. Déjà que le garçon leur en a collé douze à lui tout seul ou presque, sans compter les à-côtés.
    A l’instar des valides, de ceux qui n’ont pas été touchés par un virus et des présents, Jérémy a lui aussi retrouvé un certain allant depuis la trêve hivernale.
    - « On a bien travaillé depuis la reprise et c’est vrai qu’il y avait une vraie fatigue physique et psychologique lors des derniers matches de l’année. »
    Mais de manière générale, si ce n’est pas la première fois que l’on peut observer la progression du Bourguignon, qui n’aura que 26 ans à l’automne prochain, ce dernier semble bien avoir franchi un nouveau palier depuis quelque temps.
    Le déclic en terminale
    Peut-être même que ce pur produit “DBHB”, qui n’a connu que le club de la cité des Ducs depuis l’âge de ses six ans, serait en train d’arriver à maturité. Lui qui, il n’y a encore pas si longtemps, n’aurait jamais pensé ni jouer au plus haut niveau français, ni être professionnel. Lui qui, encore moins de 18 ans, a été tout content d’effectuer son premier match en N3… Avec la réserve dijonnaise !
    - « En fait, j’ai eu un déclic quand j’étais en terminale », raconte-t-il.
    Jusque-là, si le handball était une passion qui lui avait été transmise quasi génétiquement, de deux parents qui ont aussi évolué à haut niveau, et sur laquelle il s’est arrêté après s’être essayé à la gym, au volley ou au tennis, le jeune spectateur de la finale du mondial 2001 n’avait jamais envisagé que cela puisse devenir son métier.
    Pour la bonne et simple raison qu’il faisait encore partie « d’une génération où l’on croyait qu’il était plus facile d’apprendre à jouer à un grand que de faire grandir un petit » et que s’il « culmine » aujourd’hui à 1,87 m, le collégien et lycéen chevignois a eu une croissance un peu plus tardive que ses coéquipiers. Ce qui l’a déjà contraint, gabarit oblige, à abandonner un poste de demi-centre pour glisser jusqu’à l’aile gauche.
    Lancé par Fayçal Kiour
    Alors qu’il n’avait que le bac en tête et la poursuite de ses études, Thierry Jaffiol l’a envoyé tenter sa chance aux interpôles, où il a été remarqué par un certain Pierre Alba ; lequel l’a appelé pour effectuer un stage avec l’équipe de France jeunes (- 19 ans) à l’occasion des jeux méditerranéens.
    - « J’ai fait tout ça sans pression. J’ai rempli mon rôle, proprement, sans en faire plus. »
    La conséquence de tout cela, c’est que Fayçal Kiour, alors aux commandes de l’équipe première dijonnaise l’a lui aussi appelé pour faire partie du groupe qui évoluait alors en N1. Il se souvient d’un 4/6 contre Sedan pour sa première apparition à ce niveau.
    - « En fait, j’ai pu progresser en même temps que l’équipe a évolué », constate-t-il.
    C’est ainsi que, peu à peu, il a retrouvé la base arrière et qu’il a, en début de saison, forcé sa nature pour endosser un rôle de capitaine, qui ne souffre plus vraiment d’aucune discussion. Et c’est aussi la raison pour laquelle, alors que beaucoup l’aurait vu tenter sa chance vers d’autres cieux depuis longtemps, il est, jusqu’à présent, toujours resté à Dijon.
    Le choix du départ, vers Cesson ou Tremblay, s’est véritablement posé à lui pour la première fois lors de la dernière intersaison. Si cela ne s’est pas fait, la montée en du DBHB en D1 au printemps prochain ne suffira peut-être plus pour le retenir.

    _______________________________Stephan Letourneau:Le Bien Public______