L'INTERVIEW
Saison 2006/2007

- Le Bien Public du jeudi 07 septembre 2006 -

- ENTRETIEN AVEC DENIS LATHOUD, ENTRAÎNEUR DU DBHB.
-« Physiquement c'est un autre monde ».

-Après huit semaines de préparation, le DBHB s'apprête à faire connaissance avec le feu de la D2. Denis Lathoud, son entraîneur, nous confie son sentiment sur l'intersaison et sur la compétition à venir.
-Si le championnat de France de division 2 reprend ses droits ce week-end, le Dijon Bourgogne HB, exempt de la première journée, devra encore patienter une semaine avant de faire à nouveau connaissance avec l'antichambre de l'élite du handball masculin.
-L'occasion d'effectuer un tour d'horizon avec le nouvel entraîneur dijonnais, Denis Lathoud, sur le recrutement, la préparation, son équipe et la compétition qui l'attend.

- Dans quel sens le recrutement a-t-il été mené ?
- « Nous avions un groupe très jeune, qui avait 22 ans de moyenne d'âge. Nous avons donc recruté des joueurs un peu plus âgés, qui ont de l'expérience, comme Provornikov, Collart, Chauvin, M'Bouta ou Ben Bahri, des joueurs qui ont entre 28 et 32 ans. C'est aussi une équipe qui manquait de gabarit. Nous sommes donc allés chercher un Collart ou un Provornikov qui sont bien costauds, un Chauvin ou un Portefaix qui font tous les deux 1,98 m. En fait, nous avons cherché à compléter ce que nous n'avions pas. Nous avions des joueurs de qualité, rapides, talentueux techniquement, mais qui manquaient de gabarit et d'expérience. Je suis satisfait de ce recrutement. Peu d'équipes ont autant de joueurs. Mais plus que le nombre de joueurs, c'est la façon dont on a recruté qui a été complémentaire. On a doublé chaque poste et on a aussi pris des joueurs différents pour chaque poste. Par exemple, quand on avait un demi-centre rapide comme Kiour, on a pris un demi-centre puissant comme Provornikov. On va ainsi pouvoir attaquer des systèmes défensifs différents. La saison va être très longue. Il faut aussi du monde pour la terminer. Nous avons dix-huit joueurs plus deux jeunes qui peuvent intégrer le groupe. »

- Quel a été l'objectif de la préparation ?
- « Il y a eu une grosse préparation physique, basée sur l'endurance, pour pouvoir tenir jusqu'en décembre. Le championnat est très long. Rien que la première semaine, nous avons trois matches. Et il faudra tenir jusqu'au 3 juin. Il y avait aussi de grosses lacunes au niveau de la musculation pour une majorité des joueurs. »

- Où en êtes-vous aujourd'hui ?
- « Il y a eu beaucoup de choses à intégrer : six nouveaux joueurs au niveau du jeu, des choses nouvelles voulues par l'entraîneur. Il reste encore quinze jours de travail pour peaufiner. »
- « Tous les matches sont au couteau »

- Quelles sont les caractéristiques de la D2 ?
- « La D2, ce n'est pas la N1. Les joueurs doivent en prendre conscience. L'exigence est tout autre. En N1, il y a quatre équipes qui se tirent la bourre pour la montée. En D2, il y en a dix-sept qui se battent pour ne pas descendre. L'année dernière mise à part, le maintien s'est obtenu avec treize victoires lors des trois années précédentes. En général, les équipes qui montent et qui ne se renforcent pas redescendent. D'où le recrutement. La D2, ce n'est pas forcément meilleur techniquement que les équipes de N1 qui montent. Mais physiquement, c'est un autre monde. Le plus important est d'avoir un effectif riche, quantitativement si ce n'est qualitativement. Avec le nombre de matches, l'important est de faire des rotations. Tous les matches sont au couteau. Que quelqu'un me dise quelles sont les équipes qui vont descendre. Des équipes ont affiché leurs ambitions de monter, comme Saint-Raphaël, Wittelsheim, Villefranche, Angers, Cesson ou Aurillac. Ca devrait être le noyau fort. Mais il n'est pas certain que l'on retrouve toutes ces équipes au-dessus. Il y a toujours une équipe qui fait ch. tout le monde. Espérons que ça soit nous. »

- Quels sont les objectifs ?
- « Le club veut être en première division dans deux ans. Cette année, nous allons donc essayer de nous caler dans le haut du tableau. Personnellement, je serais déçu si nous n'étions pas dans les six premiers. Ensuite, au fil du temps, il faut voir ce qui peut se passer, si on peut accrocher le bon wagon. Ce n'est pas le but avoué dès cette année. Mais on va essayer de faire le mieux possible, de jouer avec l'effectif que l'on a et de finir au minimum dans les six premiers. On a des joueurs de qualité, un groupe, des structures de club assez professionnelles. »

- Quelles seront les forces et les faiblesses du DBHB ?
- « La force, ce sera le nombre de joueurs que nous avons dans le collectif. Nous avons un groupe très homogène. Nous n'avons pas trois stars qui sont capables de faire gagner un match à elles seules. On peut changer un joueur, on ne change pas de niveau. Notre faiblesse, c'est sûr, ce sera notre manque d'expérience. Nous manquons encore de rigueur. Les joueurs doivent prendre conscience qu'aucune équipe n'est sûre de ne pas descendre. Tous les matches, ça sera un combat de rue, parce que la D2, c'est comme ça. La D1 est plus technique. En D2, toutes les équipes qui ne défendent pas sont en bas du classement. » _______________________________________Le Bien Public:Stéphan LETOURNEAU______