L'INTERVIEW
Saison 2009/2010
    Le Bien Public du 22-12-2009

    - « Il y a un esprit de groupe » -

    Neuvième avec dix points ! Sans lui faire offense, le Dijon BHB n'était pas attendu à ce niveau à mi-saison. Explications du capitaine, Mohamed Kiour.
    On parle toujours des points perdus contre Cesson, Saint-Raphaël ou à Créteil... mais malgré tout, le bilan est positif, non ?
    - « Oui, assez clairement. C'est une satisfaction par rapport au jeu que nous produisons et parce que le début de championnat a été difficile. Il a fallu que nous déclenchions une prise de conscience à partir du moment où nous n'avons pas gagné les matches qui étaient prévus dans notre tableau de marche, comme contre Cesson. »
    - « Beaucoup d'observateurs trouvaient que nous jouions bien. Mais c'était plus pour bien figurer que pour gagner. Nous devions prendre conscience qu'il fallait se donner les moyens de gagner mais qu'il fallait aussi l'envie de gagner, et tout ça en tenant le rythme pendant une heure. »
    - « Après Cesson, nous avons provoqué une réunion entre les joueurs. Nous nous sommes dit que devions réussir un gros match à l'extérieur, pour créer une dynamique forte. »
    Comment avez-vous géré les blessures, les non-qualifications et un début de calendrier très difficile ?
    - « Au début de la saison, on a pris un coup sur la tête. Mais une majorité de joueurs n'étaient jamais montés en D1, n'avaient jamais joué en D1. Dans ces conditions, individuellement, on a envie de se prouver des choses, de faire ses preuves. Il y a aussi un esprit de groupe. C'est ce qui fait la différence depuis un mois. Après, c'est aussi une réaction humaine. Dans la souffrance, on donne un peu plus. Tous les joueurs se sont donnés un peu plus, ont oublié les petits bobos et n'ont jamais rien lâché. »
    Est-ce que vous avez démontré ce qu'était véritablement « l'amour du maillot », une valeur galvaudée ?
    - « Au début, on recevait beaucoup d'encouragements par rapport à notre jeu. Même Denis ( Lathoud) était un peu trop rassurant. Après, il fallait dépasser ça et gagner des matches. »
    - « L'esprit d'équipe est important. C'est un processus qu'il faut toujours relancer, avec l'apport de deux-trois joueurs. Là par exemple, j'ai Jérémy ( Suty) à gauche et Marouene ( El-Hadj-Ahmed) à droite. Ce n'était pas habituel. »
    - « Cet état d'esprit est renforcé chez nous, parce que nous avons la même ossature depuis deux ans et que nous avons vécu une expérience assez forte l'an dernier, avec des débuts difficiles qui nous ont obligés à nous serrer les coudes. C'est un peu la même situation. »
    Le DBHB produit du jeu et ne choisit pas ses matches. Aujourd'hui, les résultats vous donnent raison ?
    - « D'autres jouent plus sur la lecture du jeu, la valeur des joueurs. Nous nous appuyons plus sur le collectif. Je ne sais pas si nous avons raison, mais c'est comme ça que je prends le plus de plaisir et c'est comme ça que les joueurs de cette équipe en trouvent aussi. »
    - « Choisir des matches, ça n'a jamais été l'optique de Denis. On joue à fond parce qu'on ne sait pas ce qui peut se passer. Nous ne nous sommes pas donnés de limite de victoire. Nous jouons avec un état d'esprit stable. C'est plus facile pour un compétiteur que de lui demander d'être là un match sur deux. »
    La trêve va faire du bien ?
    - « ça me va bien. Nous avons tous été touchés, chacun notre tour. C'est le genre de sacrifice que l'on fait à Dijon. On joue avec nos armes. Chacun a décidé de jouer le jeu. »

    _______________________________Stéphan Letourneau:Le Bien Public______