- Ulrich Chaduteaud : « Dijon a sa place en D1 » -

Entraîneur du Dijon BHB depuis l’éviction de Denis Lathoud, il y a trois semaines, Ulrich Chaduteaud fait le point sur ses nouvelles fonctions.

Ulrich Chaduteaud, il y a trois semaines, vous preniez la succession de Denis Lathoud au poste d’entraîneur de l’équipe 1 du DBHB, quel bilan tirez-vous de ses premiers jours de travail ?
- « Le bilan est d’abord comptable, on a joué trois matches et on a perdu ces trois matches. Après en terme d’entraînement, les joueurs se sont beaucoup investis et c’est très positif. Cela me laisse penser que tout est possible, notamment au niveau de l’objectif du maintien. »

Accepter le poste d’entraîneur de D1 a été une décision difficile à prendre ?
- « Disons que cela s’est fait en cinq minutes. Le président ( Thierry Desserey ) est venu me voir en me parlant du problème et en me demandant de reprendre l’équipe. Ce que j’ai accepté immédiatement par rapport à mon poste d’adjoint au départ. Après il n’y a pas eu de réflexion pour savoir s’il fallait le prendre ou pas. Cela me semblait naturel de continuer avec cette équipe-là. »

Devenir entraîneur de D1 était quelque chose que vous visiez ?
- « Disons que mes ambitions ont évolué. Au départ, c’était plutôt tout ce qui touchait à la formation. Au tout début de ma carrière, je me serais plus vu entraîneur de pôle espoir. Entraîneur de D1, à partir du moment où on y a goûté, c’est devenu, oui, un objectif. Mais il n’y avait pas de contraintes de temps pour le devenir. »

Le fait d’avoir cette carte de formateur va-t-il vous inciter à jouer plus la carte jeunes ?
- « J’ai toujours été impliqué dans la formation du club. J’y étais hier et je le serais encore demain. Ce n’est pas rare de me trouver sur les terrains des -16 ans ou des -18 ans pour voir un peu ce qu’il s’y fait. Après, par rapport à l’utilisation des joueurs, de toute façon aujourd’hui on est dans la compétition et il faut gagner des matches. »

« Certains joueurs découvrent mon côté strict »
Quelle idée vous faites-vous du rôle d’un coach de D1, un manager, un entraîneur ou un formateur ?
- « Aujourd’hui, le souhait de la Fédération, c’est que les entraîneurs de D1 soient des managers de club. Je pense que c’est important. Et dans management du club, il y a tout ce qui va du plus petit au plus grand. A savoir comment arriver à structurer ce club pour qu’à un moment donné on puisse aussi alimenter l’équipe 1 par les handballeurs du club, ou encore comment on fait pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions possibles, tant sur l’aspect handball que ce qui va autour. »

Comment se passe la relation avec les joueurs depuis vos nouvelles fonctions ?
- « Cela fait quand même trois ans que je suis sur le groupe avec Denis ( Lathoud ). C’est la continuité de ce qu’il se faisait avant, sauf qu’effectivement, la responsabilité d’entraîneur numéro 1, fait que certains joueurs découvrent mon côté strict que je peux avoir à l’entraînement. »

Depuis samedi dernier, le DBHB est dernier du championnat de D1. Le challenge du maintien sera-t-il difficile à atteindre ?
- « Il sera difficile à atteindre, ça, on le savait. Mais il reste possible, c’est sûr. Ce qui me fait penser que c’est jouable, c’est l’investissement des joueurs. Je vois des choses à l’entraînement que je ne voyais pas auparavant. Ce n’est pas spécifique à Ulrich Chaduteaud. Il y a des joueurs qui restent à la fin de l’entraînement pour continuer à travailler, d’autres qui demandent des séances de musculation supplémentaires. Ils ont vraiment envie de le faire. Après, il va falloir que cela se traduise sur le terrain et qu’on gagne des matches, car la vérité c’est la victoire. Il va falloir prendre des points en urgence si on ne veut pas laisser partir les autres équipes. »

Dijon a-t-il sa place en division 1 ?
- « Oui, Dijon a sa place en D1. Après il faut qu’on fasse autrement. Il y a des équipes comme Paris qui sont très riches et qui peuvent recruter à droite, à gauche. Il faut que nous soyons plus malins dans le recrutement. Il faut aller voir ce qu’il se passe sur des compétitions, s’il n’y a pas des joueurs intéressants qui pourraient nous aider et ne pas uniquement passer par les agents. Si on arrive à mettre en place une cellule de recrutement, je pense que cela peut-être faisable. C’est un peu à l’image de ce qu’il se fait actuellement au sein du DFCO. »

Dans les objectifs que s’est fixés le club cette saison, quelle est la part de la coupe de France que le DBHB dispute jeudi (en 8e de finale) face à Chartres (D2) ?
- « Cette épreuve est importante surtout au niveau de l’aspect de la victoire. Jeudi, il faudra jouer le match à fond et gagner. La dernière fois que nous avons gagné, c’est fin décembre, déjà en coupe de France, contre une formation de Nationale 2 ( 22-36 à Plobsheim ). Là, ce sera contre Chartres, une équipe de D2 qui commence à monter en puissance. Il faut gagner ce match, ne serait-ce que pour la confiance et continuer à travailler. »

- Une ascension bourguignonne -

A 36 ans, Ulrich Chaduteaud est le nouvel entraîneur du Dijon. Pour autant, c’est à Arcachon-La Teste que ce natif de Bordeaux (mais Arcachonnais de cœur) a fait ses premières armes de handballeur jusqu’à l’âge de 19 ans.
C’est en 1996 qu’il découvre la Bourgogne, mais aussi le handball bourguignon, par le biais de ses études à Chalon-sur-Saône (en IUT Génie des Matériaux). Joueur en N2 au HBC Chalon de 1996 à 2000, il commence aussi à entraîner dès sa première saison (chez les -16 ans). Lors de son passage à Torcy (Saône-et-Loire), il obtient son premier diplôme d’entraîneur avec le BE 1 handball et rejoint le club du CL Marsannay HB où il devient définitivement entraîneur de 2002 à 2007.
Recruté par le DBHB en septembre 2007 pour s’occuper de la formation des jeunes, il devient en avril 2011 entraîneur adjoint de l’équipe 1 aux côtés de Denis Lathoud, poste qu’il occupait jusqu’à début février 2014.

_______________________________Le Bien Public______